Johanniel, en fuite

Elle avait lâchement pris la fuite. Après s'être relevé d'un sommeil mortel, elle était repartie vers la forêt protectrice. Rien de plus lâche. Sa vie, et rien d'autre. Nathaniel était pourtant à l'agonie juste à côté d'elle lorsqu'elle s'était relevée. Le laisser là, tel un étranger ou pire un ennemi. Longpré lui avait dit. Cependant, ce n'était qu'une maigre défaite, elle qui ne voulait suivre aucun ordre ne venant pas de Sylvar.

Redoublant de faiblesse, Johanniel arrêta sa fuite, trop longue et trop épuisante pour elle-même. Près de ce ruisseau qui découlait jusqu'à Emlok, elle en prit une gorgé. C'était le sommeil qui l'accablait. Elle ne suivrait pas le chemin, de peur d'y voir des gens. Mais suivre le ruisseau était plus difficile.

Bien, maintenant sa soiffe repartit, il ne lui restait que sa faim et sa fatigue. Elle s'étendit sur le dos. La prêtresse n'osait pas fermer les yeux de peur de voir l'un des hommes de la veille, les violeurs agressants qui l'avaient pourchassée jusqu'à l'auberge.

Pourtant malgré tout, elle ne pu contenir le sommeil et ferma les yeux, s'endormit là sur le sol pendant que le soleil se couchait lentement à l'ouest. Si elle avait su ce qui venait de lui arriver, elle n'aurait jamais même pensé à se reposer. Sylvar était toujours avec elle, mais plus de la même façon. Une poupée de chiffon malmenée par l'élue sans s'en rendre compte.

La pauvre était redevenue la simple jeune fille sans importance qu’elle avait détesté être. Les fées avaient complètement perdu leur temps avec elle. Johanniel n’avait pas su garder le trésor de force et de confiance qu’on lui avait donné. Pire, il ne lui restait rien, ni sa cape, ni sa sacoche, ni aucun objet. Elle ne pouvait plus faire demi-tour dans son état, temps et aussi longtemps que l’élue serait là… et il ne partirait pas si vite.

Johanniel ne pouvait que soutenir un espoir inconscient de ne rencontrer personne, perdue dans la forêt, là où elle ne pouvait même pas dire où elle était elle-même. L’ex-fée reviendrait, mais sans savoir exactement quand… mais elle reviendrait coute que coute.

Invité

Personnage: Vivianne, la naïade

Vivianne, la jeune femme du lac, avait suivi de loin la petite fille qui courait le long de son cours d'eau. Elle n'avait pas l'habitude de se mêler des affaires humaines mais elle n'avait pas vu un tel massacre depuis des lustres et l'enfant avait choisi ce ruisseau comme protection. Elle se senti donc obligée de la protéger et se surpris à ce demander si les trois personnes qu'elle avait vu faire des efforts pour lui trouver son si beau présent étaient elles aussi en sécurité.
Une fois la petite endormie Viviane s'approcha d'elle sans jamais quitté le ruisseau et s'assit sur son fond de galet pour veiller la fillette dans son sommeil. Des petits animaux comme des écureuils emportèrent pendant ce temps des petits fruits comestible qu'ils empilèrent près de la petite sous les ordres silencieux de la naïade.

Pendant près de quatre heures, la jeune Sylvaroise dormit comme elle n'avait jamais dormi avant. Depuis son aventure dans la prison, elle n'avait pas eu le droit à un tel repos, même dans son arbre. Les choses changeaient si vite pour elle.

Lorsqu'elle se remit à bouger la jeune prêtresse remarqua le soleil très bas dans le ciel et, surtout, le sommeil qu'elle avait pu reprendre. Elle se demanda comment une telle chose pouvait se produire quand son regard endormi rencontra la naïade.

Surprise sur le coup, elle tenta tant bien que mal de se relever mais sa jambe la faisait souffrir encore péniblement. Johanniel n'avait encore jamais vu une créature comme elle. Contrainte, elle décida d'aborder le plus gentiment possible l'être des eaux car, après tout, il faisait des heures que la prêtresse dormait et que Vivianne n'avait pas touché à un seul de ses cheveux.

- Veuillez m'excuser de ma surprise... Je ne vous avais ni vu ni entendu... Veillez bien vouloir pardonner mes étourdissements.

Puis, la jeune humaine vit les petits fruits amasser entre le ruisseau et elle. N’osant toute fois pas quémander un repas en plus, elle souffrait de voir une si bonne nourriture à sa porter. La curiosité l’emporta sur Johanniel qui ne put retenir ses questions.

-Qui êtes-vous? Je ne crois pas avoir eu le plaisir de vous rencontrer.

Invité

Personnage: Vivianne, la naïade

La naïade n'avait pas bougé tout le temps qu'avait pris l'enfant pour se reposer et avait veillé silencieusement sur elle. Lorsque la petite ouvra les yeux et s'adressa à elle Vivianne lui sourit pour la rassuré et lui parla d'une voix plus douce que celle qu'elle avait réservé aux autre habitants d'emlok qui l'avait déjà rencontré.

-Je me nomme Vivianne et je suis celle qui protège les cours d'eau de cette partie de la forêt. Tu as suivi mon ruisseau pour y trouver sécurité si je ne me trompe non?
Alors j'ai cru bon veiller sur toi même si en temps normal je ne me mêle pas de ce qui ne touche pas mon élément.

Puis elle pointa du doigt le petit monticule de nourriture.

-C'est pour toi, tes amis de la forêt on choisi ce que tu aimais le plus. Tu peux manger tranquillement, les hommes qui te pourchassaient ne viendront pas jusqu'ici.

Johanniel afficha un tel sourire qu'il en faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu. La petite prêtresse salivait déjà à l'idée de manger ses si bons fruits. Elle se déplaça lentement sa jambe la faisant souffrir encore, prenant appuis sur ses bras pour se glisser vers la nourriture si gentiment disposée par terre. Avant de toucher les fruits, Johanniel cru bon de remercier Vivianne.

- C'est d'une telle bonté, Madame Vivianne. Je me prénomme Johanniel, je suis une jeune fée qui réside dans un arbre qui longe justement ce cours d'eau.

Commençant à manger peu à peu pour profiter de ce repos, Johanniel commençait enfin à se sentir mieux. Le sommeil, la nourriture et sa bienfaitrice la rassurait enfin.

- Je ne sais combien de fois mes amis de la forêt m'ont sauvé la vie. Il y a si longtemps que Sylvar est dans ma vie. Je ne pourrai jamais le remercier assez pour tout ce qu'il m'offre, aujourd'hui encore. Croyez-vous en la bonté de Sylvar, madame Vivianne?

Johanniel voulait savoir un peu plus sur sa protectrice, savoir quels étaient ses motifs. L'humaine profita de son répis pour manger tant qu'elle le pouvait.

Invité

Personnage: Vivianne, la naïade

Lorsque la fillette se présenta comme étant une fée, une ombre de tristesse et de malaise passa sur le visage de la naïade malgré elle. Elle attendit que la petite mange asser pour reprendre des forces avant de lui répondre.

- Oui, je crois en la bonté de Sylvar.

Elle écarta les bras et tendit les mains vers tout ce qui l'entourait.

- Sans lui rien de tout cela ne serait ici, ou ne serait ainsi disons. Et tout ce qui est de lui n'est que paix et harmonie tant que cela reste en son contrôle. Et il offre cela à tous quelque soit leur point de vue sur lui, car ses créations sont nécessaire à la survie. C'est une grande preuve de bonté que de laisser ses richesses à tous sans distinctions et malgré leur actes.

Puis Vivianne ramena ses bras à elle et cessa de sourire pour prendre un air plus sérieux.

- Mais toi Johanniel, as-tu confiance en lui quoi qu'il arrive? Le suivras tu malgré ce que l'ennemi fera pour mettre ses protégés dans le doute?

Tout en écoutant Vivianne, Johanniel continua de manger peu à peu les fruits délicieux que les rongeurs avaient pu ramener. Johanniel remarqua bien le malaise de sa protectrice, mais ne voulu pas en rajouter. Elle ignora se petit écart, bien que sa signification en disait long. Dormir en pleine forêt, ne plus ressentir même la présence de son arbre et tous ses petits détails faisaient que Johanniel commençait à peine à comprendre que quelque chose clochait avec elle. Malgré tout, elle répondit sincèrement à la naïade.

- Sylvar est mon sauveur, il m'a offert une famille et tout ce dont j'avais besoin pour vivre. Si mes cauchemars les plus lointains ont autrefois fait ressortir des peurs que je ne voulais pas lui afficher, lui il a été capable de passer outre cela et de revenir me chercher. Si je devais mourir pour l'avoir servi, j'en serais fière. Il n'y a pas, madame Vivianne, plus beau cadeau au monde que la confiance et mon Dieu à toute la mienne. Qu'importe ce qu'il me demandera, je le ferai sans protester. Et qu'importe où cela me mènera, je le suivrai aveugle et sourde au protestation. Devrais-je être la seule à croire en lui, madame Vivianne, que je continuerais à l'aimer. Il est plus qu'un Dieu ou une présence autour de moi.

Par contre, je me refuse à combattre Nathan. Il n'est pas méchant et qu'importe ce qu'il prone, il a le droit autant que nous de choisir. Je ne l'ai jamais menacé, et je n'ai jamais eu l'intention de me battre avec eux. Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça. J'aimerais tellement savoir, madame Vivianne, car si je savais, je pourrais peut-être changer les choses... Nathan n'est pas mauvais, il est simplement fort. Tempus et Narzull sont fort aussi, est-ce là une raison de les détruire eux aussi?... Non, madame Vivianne... non...

Après son discour patriotique, Johanniel se sentit mieux. Il n'y avait rien de tel que de l'espoir à l'état pure pour revenir en de bon esprit. Fière d'être Sylvarois.

Invité

Personnage: Vivianne, la naïade

La naïade regarda la jeune fille parler sans perdre son expression sérieuse. Lorsque cette dernière eu terminé elle lui répondit:

- Je ne sais pas si ce Nathan est méchant, j'ai cru que la conception humaine voulait que lorsqu'un être est attaqué, l'attaquant était considéré comme un ennemi. Je ne sais pas grand chose de lui, tout ce que je sais viens des animaux autours et de ce que j'entends à partir de mon lac. Peut-être que Sanson en saurait plus, il vit dans la forêt et il me semble qu'il a déjà fait connaissance avec quelques habitants de la région.
Tout ce que je sais c'est que Nathan a de nobles intentions, l'égalité et rassemblé tous peuples sous la même bannière. Mais je ne comprend pas plus ses derniers agissements que toi. Par contre je dois avouer qu'il n'est pas méchant c'est vrai, la majorité des villageois son avec lui et il ne leur a fait aucun mal.

Vivianne baissa la tête un peu confuse.

- Je comprend bien mieux les poissons, les grenouilles et les tortues que les humains. Par contre je sais qu'il t'es arrivé une chose étrange, à toi et à un autre selon les oiseaux. Mais tu as vraiment foi en Sylvar quoi qu'il arrive non?

Johanniel comprenait que la naïade ne pouvait pas aller jusqu'à dire si le comportement humain était bon ou mauvais. Il y avait de ses complications, que même Johanniel n'arrivait pas à comprendre. Souvent, il était préférable de ne pas comprendre. Pourtant, Johanniel était curieuse d'entendre la question de Vivianne.

- Madame Vivianne, j'aime Sylvar à en mourir pour lui. Qu'importe ce qui arrivera, qu'importe ce que dira Nathan, qu'importe ce que fera Sylvar, je me porte toujours garrante de la lumière qu'il nous a donné et qu'il nous donne encore. Je serai sa dernière fidèle s'il le faut, et il pourra me reprendre ce qu'il veut. Je n'ai besoin d'aucun pouvoir pour savoir qu'il est là, je n'ai besoin d'aucune raison pour le remercier. Il ne fait que m'offrir toujours plus jour après jour.

Mais... Vous m'intriguez... De quoi parlez-vous... Une chose étrange?

La fillette commença à avoir un doute. Si elle pourrait lui expliquer ce qui n'allait pas, elle pourrait enfin comprendre exactement ce qui arrive. Elle n'était pas folle il y avait des chose qui n'allait pas, et c'était peut-être plus grave qu'elle ne le croyait. Il fallait avoir des réponses.

Longpré ralentit le pas lorsqu'il vit (enfin) Johanniel, visiblement soulagé il s'approcha des deux personnes. Son attention se porta sur la naïade quelques instant puis, il cessa de la regarder, visiblement gêné et/ou intimider par sa présence. Quand il parla par contre, on vit une certaine fierté dans ses yeux à l'idée d'avoir retrouvé celle qu'il chechait...

-Johanniel...Je suis si content de te retrouver et en bon état de surcroit!

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La naïade alla répondre à Johanniel lorsque Longpré arriva. Elle décida alors de se taire et observa un moment le nouveau venu avant de lui lancer un petit sourire. Elle sembla soulagé de le voir arriver et laissa Johanniel lui répondre plutôt que de continuer leur conversation.

La jeune fille regarda l'arriver de l'intru un peu inquiète mais ce rassura rapidement de voir que ce n'était que Longpré. Heureuse, Johanniel sourit au commentaire du Sylvarois. Toujours assise au bord du ruisseau, les fruits complètement terminés, elle tenta de se relever et y arriva avec bien de la difficulter, sa jambe la fesant souffrir encore un peu. L'ex-fée répondit à la fierté du guerrier par un mélange incertains entre l'inquiétude et l'enthousiasme de ne plus être seul.

- Je suis tellement contente de pouvoir te revoir... Comment, tu m'as retrouvé? Qu'est-ce qu'y s'est passé? Où sont les autres?

Lui laissant un peu de temps pour répondre, elle lança un regard vers Vivianne, pour ne pas qu'elle parte sans le savoir. Elle voulait sa réponse, bien que Longpré prenait toute la place à l'instant. Elle voulait des réponse, et elle pourrait les avoir avec un peu de patience.

Longpré sourit

-Une loutre m'a montré le chemin, c'est vraiment un drôle d'animal, j'aime la façon qu'elle bouge...Mais bon, je ne crois pas qu'il y ait à s'inquiéter pour les autres, quand je suis parti à ta recherche, ils allaient tous plus ou moins bien, l'élu s'est éloigné et on a pu secourir tous ceux qu'il fallais et se débarrasser de deux poids, Jezz et Cédric...

Longpré s'arrêta, son enthousiasme le faisait trop parlé et ça commençait à lui rappeller les événements qui s'était produit récemment...

Invité

Vivianne écouta attentivement ce qui se disait mais ne fit aucun mouvement pour se sauver. Elle resta tout simplement assise où elle l'était au milieu du ruisseau.

La jeune fille sourit quelque peu quand elle entendit parler de l'animal. Johanniel acquièça d'un signe de tête quand elle sut que tout le monde allait bien et que le village était correcte. Elle eut même un sourire quand elle entendit Jezz et Cédric. Si c'est deux là pouvaient disparaitre, elle ne s'en plaindrait pas. Mais son sourire disparu assez rapidement, d'autre conflit n'étant pas règlé. L'ex-fée s'adressa un peu hésitante au guerrier.

- Je ne croix pas que je vais retourner au village... Je veux toute fois retrouver mon enfant coûte que coûte... Je ne peux pas aller le chercher moi-même... Je veux savoir où sont les Sylvarois et... surtout mon enfant...? Il faudra préparer des moyens de défenses... au caus où les croyants de l'élue attaque de nouveau... Il faut s'organiser... Longpré c'est important...

Elle savait qu'il avait disparu, c'était tout. La fuite lui avait semblé logique au moment de son départ, mais maintenant elle craignait plus que tout pour la vie de Christian. Si quelqu'un l'avait ramassé, il fallait savoir qui et quand. S'il y avait un moyen de ravoir l'enfant, Johanniel voulait le trouver.

À la suite des dires de Johaniel, Longpré se prit la tête dans les mains, se frotta le visage plusieurs fois avant de s'asseoir sur une pierre. Il appuya sa tête sur sa main gauche et se mit à respirer bruyamment, il semblait pris d'une panique inhabituelle...Ces yeux se remplirent d'eaux rapidement et il parla d'une voix tremblante, constrantant beaucoup avec sa voix habituelle...

-Y'a rien à faire...Ton bébé....la défense...Emlok...

il prit une pause, renifla un bon coup et ajouta

- On peut pas tous les affronter Johanniel, tous les démons, les suivants de l'élu, l'élu...et là, je parle pas des gens parmis la populace d'emlok qui sont corrompus... Y'a vraiment rien à faire...

il baissa la tête à nouveau...

Johanniel devint rouge de colère. Elle ne comprenait pas du tout la réaction de Longpré.

- Tu abandonnes, toi le guerrier! Toi, tu veux que j'abandonne tout pour ne me concentrer que sur une chose? Tu veux que j'oublie que l'élu ne tardera pas à me retourner au près de mon dieu? Tu veux que j'omettes de reconstruire le royaume de celui à qui je dois toute ma force? Comment, pour l'amour de Sylvar, veux-tu que j'oublie ce qui se passe?

Je veux mettre mon enfant à l'abri et retourner à la ligne de front. Je veux aider les gens à retrouver les chats et à pouvoir avoir un hiver normal! Je veux aider mes frères et soeurs fées! Je veux voir l'élue accepter notre dieu comme le sien. Je ne veux ni le tuer ni le vaincre. Je veux le convaincre de m'écouter. Et ce n'est pas par les armes que nous arriverons à cela!

Elle reprit son souffle. Johanniel avait grandement levé le ton car elle voulait se faire entendre. Ce n'était pas avec des paroles pécistes comme celles de Longpré que les Sylvarois arriveraient à leur fin. Que le peuple suive qui il veule, la prêtresse ne pouvait oublier Sylvar.

Longpré figea le temps d'écouter les paroles de Johanniel et il la regarda droit dans les yeux. Il jeta ensuite un regard désolé à la naÎade comme pour s'excuser de la discussion en cours.

-Johanniel, les choses sont pires que tu le crois... Bien pire...L'autre fois, on a pas juste perdu une bataille, on s'est fait massacrer...L'élu est devenur plus fort, bien plus fort et puis...on m'a dit que ton...bah, l'élu l'a...tué...

Invité

Vivianne n'avait pas l'air en colère d'être exclus de la conversation. Elle se contentait d'écouter et lorsque Longpré la regarda elle lui fit encore son petit sourire. Mais quand il parla du bébé elle sembla troublé et un peu perdue.

- Qu'importe comment nous avons perdu la bataille! Nous sommes en vie c'est bien ce qui compte! Jamais Sylvar ne nous a appris à baisser les bras! Jamais il n'est resté muet devant notre douleur! Si nous ne sommes pas encore assez sage pour comprendre toute la subtilité de ses messages, bien à nous d'apprendre! Je ne comprends pas ce qui peut vous faire si peur! Nathan n'a rien d'un être ordinnaire et je me fous de savoir qui a le plus de pouvoir! Que Nathan fasse ce qu'il veut tant qu'il ne s'attaque pas à nous, non!

Puis, elle eut une pensé. Tout le temps qu'elle répondait à Longpré sur un ton encore agressant et provoquant, Johanniel n'avait pas compris ce que pouvait bien signifier ce bredouillement. L'ex-fée comprit alors d'un coup. Son ton menaçant et ses gestes si provoquant s'éteignirent d'un coup. La prêtresse resta sans voix devant le fait. Elle n'avait pas cru que cela irait si loin. La prêtresse avait déjà été blessée de nombreuse fois, mais son enfant, son pauvre fils qui n'avait jamais rien demandé à personne.

Pourtant, Johanniel ne pleurait pas. Elle avait les yeux vides et l'espris embrumé. Elle resta ainsi un instant, le souffle court. Comme si son coeur avait arrêté, Johanniel sentait le temps autour d'elle s'épaissir tel un brouillard qu'elle aurait trenché au couteau. Son enfant, l'êre qui comptait le plus pour elle sur cette terre avait arrêté de vivre quelques heures avant. Sa tête ne le supportait pas, elle refusait de comprendre que l'élue avait tué nul autre que son fils, Christian, l'amour de sa vie.

Finalement, dans l'espoir de se réveiller en ouvrant les yeux, la jeune fille passa une lourde main sur son visage cachant ses yeux fermés qui n'avaient pas voulu retenir la faiblesse de l'amour. Comme elle se sentait seule maintenant que cette épreuve là avait commencé. Johanniel ne pouvait le croire, cela ne lui avait jamais traversé l'idée, sa vie sans lui... lui si jeune. Elle resta muette face à la dure réalité qui ne voulait pas s'éffacer qu'importe l'effort que la prêtresse y mettait.

Longpré regarda Johanniel d'un regard vraiment désolé et triste et lui dit :

-Désolé Johanniel...je croyais que...tu...saivais déjà...C'est en parti pour ça que je t'ai cherché...

Longpré réfléchit quelques secondes puis ajouta d'une voix un peu plus assuré

-L' élu ne nous écoutera plus, la tolérance, c'est terminé...Et tout ça à cause de ce con de Jezz...J'aurais pu l'arrêter...J'aurais dû l'arrêter...Pour être franc, je crois que nous ne pouvons l'arrêter pour le moment, on peut que limiter les dégats, rassembler les gens et tenter de survivre...rien d'autre...

Johanniel ne répondit pas. Elle en avait trop lourd dans le coeur pour débloquer le noeud au fond de sa gorge. L'ex-fée gardait obstinément la main sur le visage. Elle ne voulait même pas faire un bruit. La prêtresse essaya de respirer le plus normalement possible, essayer de cacher sa peine sous une grandeur et un mérite plus grand. Elle respirait avec une grande difficulté et tentait malgré tout de rester concentrer.

Pourtant, elle n'y arrivait pas, elle n'avait même pas entedu ce qu'avait dit Longpré. Son coeur se déchirait en si petits morceaux, qu'elle avait l'impression que plus rien au monde ne pourrait jamais le réparer. Sans prévenir, après quelques secondes, des larmes abondantes et sallées coulèrent sur ses joues. Elle tenta tant bien ue mal de les effacer mais elle ne faisait que rougir ses yeux encore plus.

Quand elle ne réussit même plus à garder ses joues un tant soit peu sec, elle replia ses jambes sur elle même, se laissant presque tomber par terre et enfouit son visage en entier. Le souffle court, elle n'arrivait plus qu'à pleurer et pleurer. Sa douleur physique disparaissait sous celle d'avoir perdu son enfant, le pauvre jeune qui n'avait jamais eu à mériter ce qui lui arrivait. Il n'aurait même pas connu sa mère plus que sa gardienne. Une vive brûlure entrait dans le coeur de Johanniel, s'y déposant maladroitement, y laissant autant de cicatrice que la jeune avait de vécu.

C'était la première fois que Longpré voyait Johanniel dans cet état, et ça le touchait, vraiment plus que tout ce qu'elle avait dit jusqu'à maintenant depuis qu'il l'avait retrouvé. Longpré serra un poing quelque instants puis le desserra voyant que la rage ne lui servirait à rien en ce moment. Ne sachant que faire pour consoler la prêtresse, il regarda la naïade d'un air triste et désemparé...

Invité

Ne souriant plus, Vivianne décida de prendre la parole sur un ton calme et neutre.

- C'est bien triste tout cela mais rester ici à pleurer ne sert à rien. La vie va et vient pour les mortels et même si un enfant est toujours trop jeune pour mourir il faut savoir respecter la mort autant que la vie. Il faudrait plutôt penser à honoré le défunt selon les coutumes sylvaroises et aussi pénible que cela puisse paraître vous devrez passer à autre chose.

Puis elle regarda Johanniel même si celle-ci pleurait sans la regarder.

-Tu as dit que tu étais prête à accepter toutes les épreuves que Sylvar te ferais subir non? Et bien s'en est une qui est commune à toutes les mères que de perdre un enfant quelque soit la façon dont il s'en va. C'est certainement très difficile et prend ton temps pour t'en remettre mais dit toi que vous avez d'autre chose à régler pour le moment et que se laisser aller maintenant ne serais pas acceptable.

Bien malgré elle, Johanniel n'avait pas réussi à dissimuler son coeur et son âme sous ses airs d'enfant. Le ton de la naïade plus que ses paroles donna à Johanniel le temps de se reprendre. L'ex-fée comprit que tout cela était fini, le temps reprit son court après une éternité. Toutes les forces qu'elle avait pu récolter avec le temps s'étaient envolées d'un coup avec ses larmes. La prêtresse n'arriva pas à parler avant un petit bout de temps, mais l'effort pour se contrôler fini par porter fruit et elle arrêta sa crise sans pour autant effacer la peine. Les larmes lui coulaient encore sur le menton mais elle arriva à parler.

- Merci... Merci Longpré... De ne m'avoir rien cacher...

Prenant son temps entre chaque parole, elle s'assit au sol de façon plus normal, repliant tout de même ses jambes sur elle-même. Seul Sylvar la guerrirait, et ce ne serait pas aujourd'hui. Maintenant, elle devait simplement rassembler assez de force pour survivre à sa propre mort. La douleur lui montait de nouveau dans la gorge chaque fois que l'image de son fils lui revenait en tête. Une douleur qui l'éttoufait de nouveau à chaque fois. Raclant sa gorge pour parler de nouveau, elle comprenait qu'aucun mot ne le ramènerait cette petite chose au monde.

- Sylvar, installe le, s'il te plait, tout près de celui de mon ami Katrak. Quand mon heure sonnera, je viendrai le rejoindre avec toi... Merci Sylvar.... Merci...

Elle avait murmuré ses mots pour simplement se laisser une chance, une réponse digne de ce qu'elle devait être. Maintenant, il n'y avait plus grand chose à faire, sinon écouter les autres vivants.

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