Préoccupations

Cybèle avait prit la coutume depuis quelque temps de faire à chaque jour une séance de méditation sur le kayak en plein milieu du lac. Ensuite, elle allait, nue pied, s’asseoir sur le banc tout près des bosquets remplis de bleuets. Là, elle sortait un petit livre brun, et tantôt, elle dessinait, tandis que d'autre fois, elle écrivait. La prêtresse semblait dans un état de concentration profond, mais tous ses sens étaient à l'affut des dangers qui l'entourait.

Dangers qui étaient surveillés par le protecteur de la meute. Belendor avait prit l'habitude de voir si Cybèle allait bien à se moment là de la journée, parfois à distance, et d'autre fois face à face. Aujourd'hui, le sylvarois n'avait pas envi de rester dans son coin. Il contourna le lac pour aller s'asseoir à côté de la prêtresse, à une distance marqué d'environ 2 mètres, pour ne pas la privée d'éventuel besoin de solitude, mais pour lui montrer parcontre qu'il était là.

Le guerrier s'étira un peu, tout en observant les passants, une salutation de temps à autre.

Cybèle venait tout juste de terminer d'écrire un passage dans son livre lorsqu'elle releva la tête pour voir que Belendor s'était rapproché. Elle le regarda et lui fit un léger sourire. La prêtresse se tassa un peu sur la banc et fit signe au guerrier de venir s'asseoir à côté d'elle.

Sans plus de façon, Belendor se rendit jusqu'à la sylvaroise. N'étant pas un bavard née, le guerrier se contenta de rester assis. Il savait qu'elle aurait quelque chose à dire, beaucoup plus que lui, en tout cas. Belendor laissa tomber au sol ses armes qui l'inconfortait, puis, après un temps à observer les nuages, le guerrier lança une courte phrase à l'endroit de Cybèle.

- Alors, la vie?

Banal mais très peu dite, à emlok. Et pourtant...

Cybèle sourit à Belendor. Elle semblait vraiment de meilleur humeur qu'à l’accoutumé. Elle lui désigna son livre.

-Tu vois ceci? Je suis en train d'écrire sur la liberté. Je fais un compte rendu de ce que c'est la liberté et ce qu'elle représente pour chacun, mais surtout pour les sylvarois. Je veux le montrer à Samson pour qu'il puisse me mettre de nouveau en contact avec la communauté des druides.

Belendor était surpris de sa réponse, mais cela le fit sourire.

- C'est une bonne nouvelle, j'espère que tu réussiras à les contacter. J'avais prévu faire une cérémonie, comme dans le temps, la semaine prochaine. Samson sera assurément là, ne serait-ce pas le meilleur moment pour tenter de les contacter? à moins que tu parlais de refaire toute la route pour les voir en personne comme la dernière fois?

Cybèle fut heureuse que Belendor mentionne la cérémonie.

-Je pensais justement à faire une cérémonie pour Sylvar. Habituellement, au passage de l'été à l'automne, les priants de sylvar en profitent pour propager plein de symboles de sylvar. J'ai déjà préparé quelques symboles, et je pensais tracer des symboles d'arbre sur les arbres d'emlok de manière a tracer un gros arbre. Qu'en dis-tu?

- Tel le symbole pour ramener le contacte avec Sylvar, c'est bien, je trouve. Tous les sylvarois seront invités?

Une petite interrogation de la part du guerrier : est-ce que Cybèle et Johanniel étaient assez rapproché pour ça? Et Merel, lui?

Cybèle n'avait pas vue la question du même point de vue que le guerrier.

-S'ils veulent oui, mais les sylvarois ont plus tendance à suivre ce que fait Johanniel sur la terre d'argent... Et puis, avec tout ce qui se passe, on dirait que personne ne me fait confiance... Même si j'ai tout fait en mon possible pour vous protéger....

Belendor hocha lentement la tête en signe qu'il le savait. Cette situation ne lui plaisait pas tellement.

- Je sais... je crois que plus l'environnement autour de nous semble dangereux, plus les gens s'occupent d'eux même et se méfient des autres. N'oublis pas que, même si la population suit Raphaël, il n'en reste pas moins qu'ils le craint, et donc ça doit se propager jusqu'à toi. Et le groupe de Raphaël doit se méfier de toi à cause de nous, autrement dit : être dans les 2 camps ne pourra peut-être pas se faire continuellement...

Cybèle hocha de la tête d'un air triste, puis vérifia s'il n'avait personne autour avant de poursuivre.

-Tu as raison Belendor... Sauf que si vous me laisser être avec Raphaël, je ne crois pas qu'il me laisserait partir. Hier, j'ai démissionée de mon post et disons... Disons qu'il n'avait pas compris cela au début et que ça a dégénéré.

Une mine interrogateur prit forme. Le guerrier n'était pas sûr de comprendre.

- Dégénéré? Si tu as démissionné, pourquoi te veut-il encore avec lui? Et pourquoi as-tu quitté le poste?

Cybèle baissa le ton pour être sur que Belendor était le seul à l'entendre.

-Tu promets de garder ça pour toi?

Après avoir eu l'accord du guerrier, elle poursuivi.

-Je reste juge, j'ai seulement quitté mon post de gouverneur, car justement, je voulais être libre de voyager. Mais voilà, il pensait que je m'en allais complètement et que je le laissais tomber et il est devenu fou de rage... Il ne m'a pas touché, je ne crois pas qu'il le ferait, mais....

Belendor avait en effet dit oui à la première question de la prêtresse. Belendor parut inquiet, voir un peu en colère par l'aveu de Cybèle.

- Fou de rage, ça comprend dire et faire quoi? Tu sais que sous la colère, on devient quelqu'un d'autre... surtout qu'il peut être violent parfois.

Cybèle vit bien l'inquiétude de Belendor et tenta de le rassurer.

-Il était fâché c'est tout... Il ne s'est rien passé de vraiment grave, et il ne me ferait pas de mal.

Belendor soupira tout en se passant une main dans les cheveux.

- J'aimerais tant que Sylvar lui-même m'indique quand les sylvarois sont en dangers ou non. Je ne sais pas si j'aurais la possibilité de te ramener grâce aux pouvoirs de la saison sèche, sans te voir de mes yeux, Cybèle... Si un jour les choses changent, et qu'il en veut à ta peau, il saura comment te faire du mal. Il est intelligent, qui sait ce qu'il prévoit, ou pas. Je suis dans le brouillard, pour ce qui est de lui, et de ton rôle là-dedans.

Cybèle prit doucement la main de Belendor, touchée par son attention:

-Ne t'inquiète pas, Sylvar est toujours avec moi. Raphaël est intelligent, certes, mais je ne crois pas qu'il ait le pouvoir de me tuer d'un seul coup, alors je pourrai toujours m'enfuir... Je sais que je joue avec le feu, et j'ai toujours une chaudière d'eau près au cas où il s'emballe.

Belendor réflichit un moment, puis lança d'une voix neutre.

- Une blessure est une blessure, Cybèle. Je veux l'éviter, c'est mon rôle, d'empêcher ça. Imagine qu'il embauche un mage pour t'empêcher d'appeler Sylvar à l'aide... Ou qu'il devienne réellement un dragon. Ne te met pas dans le pétrin sans que personne ne soit au courant. Avertit-moi, si tu t'en vas faire quelque chose de potentiellement risquer, je veillerai sur toi Cybèle, ce n'est pas un problème. Je sais surveiller de loin.

Cybèle sourit à Belendor.

-Il est mon ami, Belendor, et nous avons seulement eu un différent, hier, comme ça arrive que l'on en ait. Je ne te demande pas de me comprendre, mais je te remercie pour ton aide. Par contre, je suis pas mal certaine que si j'ai à faire quelque chose de risqué, ce sera sur le coup et sans grande préméditation.

Déçu un peu qu'elle considère Raphaël comme tel, Belendor se mit à observer un moment le lac.

- Je ne le vois pas faire grande distinction entre crier et un coup d'épée, comme beaucoup d'autre. Dis, ce n'est pas le genre "d'ami" qui sera invité à ta cérémonie, n'est-ce pas?

Cybèle regarda Belendor dans les yeux.

-Depuis le banquet, j'ai dû lui faire confiance, et il n'a jamais trahis ma confiance. Il m'a sauvé de l'huldre, et quand je me suis intercepté entre toi et lui l'autre jour, il aurait pu très bien me frapper ou me repousser, mais il ne l'a pas fait. Il a arrêter, et plus tard, il c'est excusé envers moi du mal qu'il vous avait fait, car il a vu que cela m'avait affecté. Et évidemment que Raphaël ne sera pas invité à ma cérémonie, il est loin d'être sylvarois...

- les excuses, Cybèle, ne valent pas la même chose pour chacun. Et si, par un excès de colère, j'irais directement attenter à sa vie? J'irais par la suite m'excuser à toi, est-ce que tu me pardonneras de la même façon? Je resterai ton ami?

Pas de colère dans la voix, seulement un brins d'exaspération.

-Je peux t'affirmer que oui, parce que tu es mon ami, et les relations que tu entretiens avec les autres ne changera pas ce qui se passe entre toi et moi.

Le concept de liberté est infiniment complexe et je fais que toucher le début du problème dans mon livre.

Belendor Accepta le changement de sujet, c'est lui qui l'avait rejoint sur la plaine, après tout.

- le problème de la liberté? Serait-ce que l'on ne peut pas tous l'être dans ce type de société?

Cybèle fut heureuse que Belendor s'y intéresse:

-Justement, j'ai vécu dans une situation où je gérais presque les lois et dans une situation où on les subissait et dans une situation où on les ignorait complètement. Dans toutes les situation, ce n'était pas de l'entière liberté, puisque pour que ça le soit, il faudrait que tous les individus soient sur un même pied d'égalité, et que personne en atteint à la liberté des autres. Mais en même temps, il y a les petites libertés au quotidien, comme la liberté d'agir, de parler et de penser....