À la sortie du banquet, Jakar ne dit aucun mot. Il semblait pensif. Il affichait une moue déçue et il marchait avec le manteau de poil qu'il aimait porter. Non, il ne l'avait pas laissé dans un village quelconque. Cela aurait été un sacrilège. Il n'a dit cela que pour se faire valoir une plus belle image. Mais à quoi cela sert-il d'avoir une belle image. Pourquoi tant de personnes se préoccupent-ils de cela.
Encore et toujours, il était mitigé à l'endroit du groupe des sylvarois. Il aimait bien ces gens qui l'ont accepté même à des moments difficiles. Ce sont des bonnes personnes. Cependant, ce n'est qu'une question de ressentiments, d'intuitions aussi. Chacun d'eux dégageaient aussi quelque chose que Jakar avait de la difficulté à se sentir bien avec. Encore au banquet, il avait ressenti cela.
Les Arhimans, l'oeil maudit, la perte de mémoire, le manque de confiance...
À quoi bon vouloir se battre contre quelque chose si on ne vous donne pas les armes nécessaires?
À quoi bon vouloir continuer dans un chemin avec les pires ronces qui soient?
À quoi bon? Pourquoi ne pas aller oublier cela avec la manière que j'ai découverte. Je n'ai pas besoin de sortilèges pour perdre la mémoire!
Allons se saoûler!
L'auberge n'est pas loin, je vais y aller.
Arrivé à l'auberge, Jakar s'assis à la grande table, mis ses coudes sur la table et dit d'un air grave à la personne qui servait :
-J'aimerais avoir un gros pichet d'alcool.