Au cimetière des Héros

Élisabeth tentait tant de bien que de mal de se faire un chemin à travers les tombes. La neige rendait son déplacement difficile et lui glaçait les os. elle s'agenouilla à chaque tombe pour y laisser ce qui semblait être des fleurs qu'elle avait fait séché durant les temps de soleil. Elle savait que l'hiver arrivé, elle n'en aurait pas à aller mettre sur les tombes de ceux qui ont été enfouies au cimetière des Héros. Alors, elle avait prévue le coup. Elle prit un bon moment pour prier et espérait que leur repos demeure en paix. Avec tout ce qui se passait en Emlok, les temps deviendraient plus dur. Elle craignait de perdre ses proches plus que tout au monde.

C'était le temps des alliances pour vaincre le malheur, le temps d'affronter ce qui, en réalité, nous a toujours effrayé. Elle savait qu'elle devrait rassembler tout son courage et sa force pour avoir la paix en Emlok. Parfois, les situations la poussait à rebrousser chemin, de peur de mourir, ou encore de ne pas s'en soucier et que tout se règlerait par soi-même. C'était aujourd'hui qu'elle ouvrirait enfin les yeux et qu'elle deviendrait une personne plus autonome et plus présente pour trouver des solutions. Elle espérait que plusieurs auraient la même mentalité qu'elle et celle-ci savait par-dessus tout que peu importe la décision qu'elle prenait, Tempus serait avec elle en tout temps. Ça, elle n'en avait jamais douté.

L'espoir, c'est ce qui la poussait à continuer dans ses démarches. L'espoir de retrouver un Emlok en paix.

Longpré s'approcha, une arme pointé vers l'avant au départ, puis il la baissa en reconnaissant Elisabeth de loin. Il avait suivi ses traces jusqu'au cimetière se demandant qui pouvait bien y avoir affaire en cette saison...
Il arria presque à la hauteur de la prêtresse, et mit un genou par terre devant l'une des tombes, qu'il essaya de déchiffrer en vain...

-S'ils pouvaient nous voir, ils auraient honte, je suis sûr qu'on ne leur arrive pas à la cheville. Nous avons trop peu fait pour les gens d'ici...

Puis, il regarda Elisabeth directement pour la première fois depuis son arrivé dans le cimetière.

-Avez-vous l'impression parfois que nous nous sommes engagé dans une guerre perdue d'avance?

Élisabeth ne se retourna pas lorsque longpré prit parole. Elle ouvrit simplement les yeux et regarda la neige tomber. Puis, elle répondit d'une voix douce :

- Ils en ont sûrement beaucoup fait pour Emlok, ça c'est certain, sinon, ils ne seraient pas enterrés ici. Certains ont eu la chance de voir toutes les bonnes choses qu'ils ont accompli, d'autres n'ont eu le temps que d'apprendre de leurs prouesses exceptionnelles par des témoins de leur actes héroiques. Pourtant, cher Longpré, je ne considère pas ''un acte héroique'' comme quelque chose dont les gens voudront en parler pendant des décennies. Rappele toi bien :

Tu as sauvé la vie à plusieurs personnes ici présente en Emlok. Tu nous a protégé plusieurs fois. Tu étais celui qui était devant pour nous guider et nous aider avec les solutions aux problèmes. Tu nous prêtais toujours main forte lorsqu'il s'agissait d'accomplir quelque chose pour quelqu'un. Jamais tu ne nous a laissé tombé. En parlant de ''nous'' je parle du peuple d'Emlok. C'est grâce à des gens comme toi que des gens comme moi croient encore en l'espoir et à un Emlok en paix. Ça nous encourage à ne pas lâcher pour des gens qui font des pieds et des mains pour le meilleur de tous. Je te considère comme un héros, Longpré. C'est pour ça que je veux plus que tout t'aider dans tes démarches, je veux suivre tes pas, je veux moi aussi pouvoir donner un peu de moi-même pour cette paix que nous recherchons tant.

Elle prit une légère pause et se retourna pour regarder Longpré droit dans les yeux, et ce, pour la première fois depuis qu'il était arrivé :

- Non, Longpré, je ne crois pas à une guerre déjà perdu car tant qu'il y a encore des pions sur l'échequier, la partie n'est pas terminée. Nous ne sommes peut-être pas nombreux mais nous sommes forts. La qualité avant la quantité. Ils n'auront qu'à bien se tenir puisque le peuple d'Emlok n'est pas aussi faible qu'il en a l'air. Ce qui fait notre force, c'est lorsque chaque personne qui habitent ces terres s'unissent pour devenir un mur qui peut tenir tête à des centaines. De plus, nous avons tous quelque chose qui nous pousse à continuer la bataille et elle est différente pour chacun. Les miennes sont des gens comme toi et Tempus. Jamais au grand jamais je ne laisserai tomber celui qui vit dans mon coeur depuis toujours simplement parce que quelqu'un m'a ordonné de le faire, quelqu'un dont on avait jamais entendu parler avant. Tempus est ma vie, alors pour Tempus, je vivrai avec honneur et j'établierai la justice en son nom.

Elle souria doucement à Longpré avant de laisser couler une larme sur sa joue.

Longpré écouta attentivement Elisabeth, tentant de bien comprendre le sens de chacune de ses paroles. Puis lorsqu'elle parla de ses "actes héroique", Longpré baissa un peu la tête et arrêta de la regarder dans les yeux. Pendant qu'elle lui parlait de ses bonnes actions et de ce qu'il pouvait représenter aux yeux des uns, Longpré se rappellait des actes honteux qu'il avait commis; la révolte à Fontainbleu, son abandon en tant que priant de Tempus, le kidnapping du prince d'Emlok qui lui avais permis d'assassiner la reine et d'accélérer ou de causer l'Arrivée des drows en Emlok. Et que dire des cauchemars qu'il n'avait su contrer et de sa lycanthropie avec Croc-blanc qui avait tué tant de paysans innocents d'habitants d'Emlok que Longpré disait protéger...Et à chaque fois, Lngpré n'avait presque pas écopé, quelques blessures par ci et par là, mais combien de ses alliés étaient tombés au combat par sa faute? Il ne les comptait plus...

Puis, Elisabeth enchaina sur la question qu'il lui avait posé. à cet instant, Longpré recommença à la regarder droit dans les yeux, d'un regard triste et non pas fier comme il aurait pu l'être. Ces yeux au fur et à mesure que le récit d'Elisabeth avancait s'ouvrait de plus en plus grand, sa bouche s'entrouvrit, sa respiration se fit plus audible. Longpré était touché, peut-être même coulé et même si il ne voulait pas le montrer, il ne pouvait pas le cacher complètement...

Il s'approcha d'Elisabeth et lui dit d'une voix calme:

-C'est dur tout ça...Beaucoup trop dur... Et rester droit tout en restant vivant dans ce chaos, ça me semblais impossible... C'est pourquoi une partie de moi fait ces conneries, comme de garder Croc-blanc aussi longtemps, être un loup-garou, non mais à quoi je pensais...Je ne pourrai jamais te remercier assez pour ce que toi et Barthélémis avez fait pour moi... Les sylvarois ont voulu contrôler la bête, vous, vous l'avez éradiquer...Les sylvarois me demande souvent de les aider mais quand moi j'ai besoin d'aide, eux ne sont pas là pour moi, mais vous tempussiens, vous n'hésitez même pas... Barthélémis et surtout toi, vous m'avez fait réaliser que au fond de moi même je suis encore un priant de Tempus, je l'avais quitté à cause d'hommes corrompus qui ont fait des choses en son nom, j'ai agis stupidement dans le fond...

Je ne puis qu'être impressionné par l'Ardeur avec laquelle tu pris Tempus, moi je suis pris entre lui et Sylvar, entre le loup et le chien, incapable de véritablement choisir de quel côté je me trouve...

Ternès qui se tenait à l'écart depuis un petit moment choisi cet instant pour apparaitre. Il savait très pertinemment ce que vivait Longpré, car lui aussi avait été face à un tel dilemme. Il s'adressa à Longpré en lui disant droit dans les yeux:

Vous n'avez pas à choisir Longré, car il ne faut pas que vous serviez un dieu qui est au-dessu de nos tête, mais bien un dieu qui est dans votre cœur. Il m'a fallu beaucoup de temps et même avec le temps c'est une personne qui m'est chère qui m'a ouvert l'esprit. Vous pouvez tirez les valeur qui vous plaisent dans la foi tempussienne autant que dans la foi sylvaroise et les mêler à votre guise, car l'important ce n'est pas d'être fidèle à une divinité en particulier, mais d'être fidèle à soi même.

Ternès étais maintenant entre Longpré et Élizabeth. Il dit alors d'un ton très amical:

Et comme me l'a dit Albert: Vous n'avez pas à formuler cette réponse à voix haute ou de façon formelle, car vous resterez vous même peut importe ce qui arrivera vous resterez vous même.

Élisabeth se redressa sur ses pieds au moment où Ternès prit part à la conversation. Elle jeta un bref regard à celui-ci avant d'enchainer sur les affirmations de Longpré :

- Tu sais, Longpré, rien dans la vie n'est donné et, comme n'importe qui au monde, vous faites des erreurs. Ne t'arrête pas sur le passé, voit dans l'avenir. Oublie ces erreurs et reste l'homme fort et héroique que tu es. De plus, tu as toujours été là pour nous. Ce serait plutôt à moi de te remercier pour ton soutien immense auprès des tempussiens.

Elle s'inclina devant Longpré et releva la tête pour lui afficher le sourire le plus sincère.

Longpré écouta encore une fois attentivement les deux parler...Bien qu'il n'était pas trop d'Accord quant aux paroles d'Elisabeth, il ne l'interrompit pas...

-Ouais, je suppose qu'il est possible de prier Tempus et Sylvar en même temps, ça me rejoindrais, tel que je le suis vraiment, ça rejoindrais surement mes vraies valeurs, dont celle que je croyais perdues depuis longtemps...

Longpré prit quelques instants, puis regarda Elisabeth droit dans les yeux avant d'ajouter

-J'apprécie ce que vous me dites, mais me décrire comme un héros est selon moi une exagération... Mon passé...ce n'est pas le plus glorieux et mon futur...j'aimerais tellement qu'il soit différent, j'aimerais seulement pouvoir vivre ma vie tranquillement, sans combat, sans meurtre, sans cette guerre d'embuscade que je mène sans relâche contre tout ce qui est le moindrement menaçant... Ce sale boulot, qui voudrait le faire? Qui pourrait le faire? Personne... J'ai des plans pour en finir au plus vite, pour que la plus grande partie des problèmes se règlent d'eux-même... Mais, vous devriez partir d'Emlok...